Difficulté de communication
S’il y a bien une chose qui m’a toujours contrarié, c’est bien la difficulté à communiquer clairement. Car non seulement il faut pouvoir travailler sur sa façon d’utiliser les mots, trouver le vocabulaire adéquat et au plus proche de ce qu’on souhaite évoquer, encore faut-il que votre interlocuteur comprenne au plus proche de ce que vous avez voulu dire. Autant dire que dans un auditoire, il est facile de perdre du monde en cours de route.
Transmettre une idée n’est jamais facile, nous avons inventé les mots pour cela. D’un commun accord, nous nous mettons d’accord pour associer un mot à un symbole. Mais cette première traduction altère une partie de ce qu’on aimerait évoquer. Sans compter que cela va dépendre de la langue, car certaines ont des mots avec plus de sens que d’autres.
Car chaque mot, chaque symbole n’est rarement suffisamment puissant pour tout évoquer à lui tout seul, nous effectuons des suites de mots. L’ordre va déterminer l’ordre dans lequel notre interlocuteur va réfléchir à ce qu’on lui dit et donc influer sur notre communication. Seconde altération du message.
Puis l’interlocuteur va interpréter le message lui-même, suivant ses propres codes et interprétations. Vient à s’ajouter à cela le langage corporel, la dynamique de la voix (intonation, débit, etc.). Il n’est pas étonnant qu’il nous soit si difficile de bien communiquer.
Une phrase que j’ai pu trouver dans l’ouvrage Le Père de nos pères de Bernard Werber résume bien cette situation:
Entre ce que je pense, ce que je veux dire, ce que je crois dire, ce que je dis, ce que vous voulez entendre, ce que vous croyez entendre, ce que vous entendez, ce que vous croyez en comprendre, ce que vous voulez comprendre, et ce que vous comprenez, il y a au moins dix possibilités de ne pas se comprendre.
Il me semble qu’un énorme travail reste à faire sur notre façon de mieux communiquer: Plus de vocabulaire avec des mots plus précis ? Permettre plus de flexibilité dans la construction de mots ? Inventer carrément une nouvelle forme de syntaxe et donc une nouvelle langue ? L’image est un moyen de communication très efficace mais il n’est pas produit aussi facilement qu’un mot, ce qui en limite son utilisation en temps normal en faveur de l’écrit.
Paradoxalement, nous sommes maintenant dans un âge où les outils de communication sont abondants (téléphone, radio, internet, télévision, messages instantanés, mails, …). Et plus étonnant encore, plus nous avons d’outils pour communiquer, moins nous communiquons de façon efficace. La communication étant si facile, cette activité devient parallèle à de nombreuses autres et perd en temps exclusivement dédié à cela:
- perte de temps de réflexion au vocabulaire et à sa précision, et à ce que l’on veut dire en général
- la vidéo n’est souvent pas pratique au vu des lieux divers et variés des discussions d’où une perte importante du langage non verbal
- le contexte même de la discussion n’y es pas aussi propice; on ne discute pas aussi bien lorsqu’on est en face à face dans son salon que via SMS dans les embouteillages
La seule invention venant contrebalancer un peu tout cela sont les smileys (encore appelés émoticônes). Ils permettent de remettre un peu contexte non verbal (expression faciale) dans ce qui se dit – de façon artificielle certes, mais c’est mieux que rien ! Il serait bon de réfléchir à d’autres inventions permettant d’enrichir nos échanges sans les alourdir (donc sous une forme autre que le texte ?). En général, il serait aussi bon de réfléchir sur quelles idées sont diffusées, car cela aura une grande importance sur le long terme…
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