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Dans quel état d’esprit soigner ?

Que ce soit la médecine, la pharmacie, l’ostéopathie, l’acuponcture, etc. lorsqu’on effectue des études dans le domaine de la santé (vous remarquerez que j’utilise un terme plus vaste que médical), tôt ou tard arrive la question de l’état d’esprit dans lequel pratiquer son art.

Je discutais il y a peu avec un interne en médecine qui me disait que le médecin ne peut pas toujours guérir, mais il peut toujours soigner. S’il est vrai que cela permet de ne jamais être au dépourvu d’un point de vue professionnel – il est toujours possible de faire un petit quelque chose – ce n’est souvent pas suffisant pour les patients. Cela permet également au professionnel de santé d’éviter toute conséquence imprévisible (bénéfique ou non), pour lui ou pour le patient : guérison imprévue ou aggravation du problème, patient effectuant une plainte judiciaire envers le professionnel qu’il aurait du mal à se justifier, etc.

Mais les patients vraiment résolus à se débarrasser de leur problème, qui ont réellement envie de guérir, ne s’arrêtent pas, même quand « il n’y a plus rien à faire ». Pour eux, tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir et ils sont prêts à tout pour trouver une solution: passer chez des thérapeutes étranges entourés de mystère et qui sont considérés comme douteux en temps normal. Je pense bien sûr aux rebouteux, magnétiseurs, devins, chamans, avec parfois leurs  « équivalents » en charlatans. Bref, chez tous les thérapeutes possibles et imaginables.

Certains pourraient dire que c’est une façon pour ces personnes de refuser d’accepter leur sort. Et c’est tout à fait vrai ! Cette attitude leur permet de tout essayer pour sauver leur peau. Car au fond, peu leur importe que la solution vienne d’un thérapeute officiel ou d’un quidam, tant qu’une solution s’offre à eux. C’est ainsi que des patients arrivent à se tirer d’affaire, parfois de façon spectaculaire, en tombant sur le bon thérapeute (ou par chance) alors que le diagnostic officiel était considéré comme immuable, voire fatal.

Cet état d’esprit, de ne jamais abandonner, de chercher toujours à trouver une meilleure solution se retrouve parmi les thérapeutes, mais jamais autant que lorsqu’il s’agit de sauver sa propre personne. C’est pour cela que les thérapeutes les plus intéressants et les plus ouverts d’esprit que j’ai pu rencontrer, avaient toujours cette question à l’esprit:
et si le patient, c’était moi ?