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Médecine causale et illusions

La médecine moderne se targue d’être basée sur une approche scientifique, c’est à dire la mise à l’épreuve des diverses méthodes de soin. Cependant, cette approche possède un biais important. Ce biais est le postulat que le corps humain peut être étudié de façon causale. C’est à dire qu’un événement X provoque un événement Y. Un modèle simple de cause, conséquence. De la même façon que l’Univers était (ou parfois est) considéré comme des sphères de billard se répercutant les unes sur les autres.

Seulement, lorsqu’on se plonge en détail dans cette approche, elle devient rapidement caduque. Et ce pour plusieurs raisons:

  • un événement a toujours (ou presque) de multiples conséquences
  • chaque élément du système répercute son état à tous les autres éléments
  • ces effets de domino se déroulent tous de façon simultanée

Un excellent exemple de cette situation sont les cartes des voies métaboliques (je vous laisse chercher grâce à votre moteur de recherche préféré, la version anglaise : « biological pathways » donne de bonnes images). On se rend bien compte qu’une approche causale pour expliquer un trouble est bien inefficace: grand nombre d’éléments, nouvelles voies ou effets découverts régulièrement, … Le principal problème au final étant que tout ceci se déroule de façon simultanée ce qui empêche de distinguer de façon nette une cause et un effet. Et il n’est pas possible d’isoler un seul élément pour le faire varier in vivo. Enfin, même avec des statistiques poussées, il est difficile d’obtenir quelque chose de flagrant.

Même en ayant des ordinateurs ultra puissants, pour avoir une simulation absolument réaliste, cela nécessiterait d’être en possession de toutes les informations (position et divers paramètres de tous les atomes/quarks/photons, …) et de pouvoir calculer de façon instantanée, avant que ces informations ne soient périmées. On se rend compte que cela n’est pas possible, quelle que soit la puissance de calcul à notre disposition.

Une approche causale du corps humain est donc vouée à l’échec. Elle peut certes apporter des éléments de réponse intéressants mais ne pourra jamais aboutir à une solution de soin performante pour les cas chroniques où un facteur principal n’est pas identifiable.