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La pathologie des Maladies

Si les deux mots clés du titre sont des synonymes, ce n’est pas une erreur, bien au contraire. La Maladie est l’entité dominante dans la médecine contemporaine qui s’attache à l’identifier et à la classifier. C’est donc l’organisation même de la médecine contemporaine qui tourne autour du concept de Maladie.

La Maladie est considérée comme une entité à part entière, venant empêcher une personne d’être en pleine Santé. Et pour la recouvrer, la personne devra se battre et tout faire pour détruire ce mal externe qui l’accable et qui n’est là que pour lui causer des problèmes. En conséquences, les méthodes utilisées sont du domaine du combat, de la suppression, de la destruction: anti-biotique, anti-douleur, anti-histaminique, anti-fièvre, … Ces concepts découlent de la conception dualiste et mécaniste du monde, de l’Humain en tant que machine devant affronter le reste de l’Univers.

Mais depuis quelques années, la recherche semble voir que cela n’est pas la solution. La voie actuelle semble pourvoyeuse d’autres maux qui ne sont pas meilleurs: bactéries plus virulentes et plus résistantes, addiction et effets secondaires des médicaments, progression des allergies, augmentation des maladies chroniques, …

Ce qui est supposé dans ce concept, c’est que l’Humain doit se battre contre son environnement alors qu’il a toujours évolué avec son environnement et qu’il n’en est pas dissociable. C’est aussi pour cela qu’il me semble plus important de soigner un Malade qu’une Maladie. Le Malade est le résultat d’une infinité d’interactions avec son environnement social, culturel, psychologique et de son cadre de vie. Occulter ces autres facteurs, c’est oublier tant d’autres facettes qui participent à la guérison.

La Pathologie des Maladies vient du fait que l’on s’imagine la Maladie comme un mal inutile. Elle est en fait un signal que quelque chose ne va pas. Elle va être vecteur de transformation pour le Malade. C’est donc un signe salutaire (bien que pas agréable) vers une amélioration future.

Bien sûr, je ne dis pas que tout est à jeter dans la médecine contemporaine. Cette approche mécaniste a permis de découvrir de nombreux mécanismes et nouveaux axes de traitement. Mais à trop se spécialiser dans une voie, on en oublie l’image d’ensemble, qui est dans le cas présent, l’Humain et non le symptôme.