Réflexion par le doute
Je discutais récemment avec plusieurs personnes sur le raisonnement par le doute. Cela se retrouve à la base du célèbre Cogito, ergo sum (Je pense, donc je suis) formé par Descartes comme unique certitude à un doute méthodique. Il finit par en déduire que seule sa propre conscience est certaine.
Mais cette réflexion possède plusieurs problèmes:
- Si l’on choisit le doute comme base de réflexion, alors il est évident de douter de cette méthode. C’est à dire: le doute est-il la bonne méthode ? Cela revient à douter du doute lui-même et il devient impossible de s’en sortir…
- D’autre part, pour construire une réflexion, le doute doit être interrompu à un certain moment. Descartes l’interrompt lorsqu’il se rend compte de sa propre conscience. Mais est-ce le bon choix de départ ? En quoi la conscience qui effectue la réflexion peut être une certitude ?
En analysant la phrase de Descartes « Je pense, donc je suis », cela revient à un non-sens: le Je désigne l’Ego, la conscience d’un individu donné. Penser est la fonction de l’Ego. La notion d’être, c’est une autre façon qu’utilise l’Ego pour s’identifier. La phrase revient donc à dire « Ego Ego, donc Ego Ego ».
Le principal problème de la réflexion par le doute, même méthodique revient au fait que son utilisation se fait forcément de façon limitée, il doit être arrêté à un certain moment. La décision de cela est par contre purement arbitraire, suivant le jugement de chacun. Même en remontant à la source de la réflexion, c’est à dire la conscience, le doute ne peut permettre de poser de base certaine.
Même dans l’Univers, il n’existe pas de centre ou de point de référence: tout est exprimé en fonction du reste et les infinis petits ou grands n’ont pas de fin connue. Nous cherchons des certitudes mais tout dans l’Univers nous montre que celle-ci n’existe pas. C’est finalement la seule certitude que nous pourrions avoir: il n’y a aucune certitude.
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