Le mieux est l’ennemi du bien
Vous avez peut-être déjà entendu cette phrase. Si elle peut sembler paradoxale au premier abord, voyons pourquoi elle ne l’est pas.
Chercher toujours mieux suppose ne jamais être satisfait de l’état actuel. S’il est vrai que c’est un moyen d’amélioration, c’est aussi une situation fatiguante car cette faim de mieux sera difficile à rassasier. Telle une vague, c’est une course vers l’avant. Et lorsque la vague devient trop grande, elle finit par se casser. Il en est de même ici: elle rend l’expérience du présent insuffisante alors que c’est tout ce que nous ayons vraiment. Cette habitude est renforcée dernièrement par le marketing qui vise à nous vendre toujours le dernier cri et à rejeter les anciennes technologies…
D’une autre façon, il est possible de considérer comme si le mieux avait été atteint. Par exemple, la civilisation occidentale actuelle se trouve très intelligente, pour ne pas dire la plus intelligente de toutes les civilisations du passé. La réflexion est la suivante: « Nous sommes les plus intelligents – idée elle-même issue de la théorie de l’évolution – donc les choix que nous faisons sont de toute façon les meilleurs à l’heure actuelle. Seule une civilisation plus avancée pourrait faire mieux et il n’en existe pas. » Pourtant, cette attitude est très dangereuse car elle fait ignorer ou minimiser la possibilité de l’erreur et peut permettre de justifier très facilement n’importe quel choix ou action. Les exemples ne manquent pas (peu ou pas de précautions): diffusion de produits artificiels (chimie, nanotechnologies), manipulation du vivant (OGMs), ondes électromagnétiques, …
Cette idée est également derrière de nombreuses guerres. En effet, on peut distinguer deux types de conflits: les conflits idéologiques et les conflits simples (défini ci-après). Les conflits idéologiques sont souvent dans l’idée d’un monde meilleur: liberté, justice, démocratie, religion, … À l’inverse, les conflits simples sont les conflits qui ont pour base de simples envies humaines: possession, cupidité, … L’Histoire nous montre que les conflits idéologiques sont les pires car ils désignent les ennemis comme un opposant à exterminer ce qui permet un déchaînement de violence sans limites: ils sont à l’origine des grandes guerres de religion, des guerres mondiales. En opposition, les conflits simples sont moins violents: un envahisseur qui conquiert des terres et une population par cupidité ne voudra pas trop les dégrader car il souhaite les posséder; non les anihiler.
C’est dans tous ces sens, et sûrement d’autres que j’oublie, que le mieux est l’ennemi du bien. Pensez-y quand vous voulez trop bien faire, peut-être en faites-vous vraiment trop…
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