Les émotions sont un processus
Suite à mon article sur le langage qui oriente la pensée, j’aimerais revenir sur un sujet qui à l’air de ne pas être en lien et pourtant fortement influencé: les émotions.
Les émotions sont souvent utilisées sous leur forme nominale: le bonheur, la joie, le désespoir, l’amour, la mélancolie… Les noms sont le plus souvent utilisés pour désigner un objet, un état fixe – alors que les verbes par exemple décrivent eux des actions ou des processus.
Lorsqu’on parle des émotions, on en parle le plus souvent à la forme nominale:
« J’aimerais trouver l’amour » ou encore: « L’argent ne fait pas le bonheur ».
Cette façon de parles des sentiments (Le Bonheur, La Joie) considèrent les émotions comme un état figé, à atteindre peut-être. Mais cela empêche de réfléchir correctement à leur sujet.
Car les émotions sont un processus. En tant que tel, ils se déroulent au cours du temps et doivent perdurer dans le temps. Il serait plus juste de parler d’émotions avec des verbes impliquant quelque chose d’actif, d’évolutif dans le temps : « Ceci donne de la mélancolie » ou encore « Je fais mon travail joyeusement ». En lisant ces phrases on a immédiatement une sensation de « fausse note ». C’est justement car nous n’avons pas l’habitude d’associer les émotions à des verbes d’actions comme dans ces exemples, elles sont plus souvent associées aux verbes « être » ou « avoir » qui sont des verbes d’état.
Le fait de réfléchir les émotions comme un objet abstrait provoque chez de nombreuses personnes une fuite en avant dans une tentative sans cesse renouvelée de le trouver. La civilisation consumériste utilise d’ailleurs cela à son avantage: « Achetez ce joujou et vous serez heureux », ou encore le slogan « Chaque jour c’est du bonheur à tartiner » que tout le monde reconnaîtra. La solution se trouve finalement sous le nez de tout le monde: n’importe quelle action peut être fait de façon heureuse, même le ménage.
Le bonheur se vit, il ne se trouve et ne s’achète pas.
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