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Peur et douleur

Tout le monde s’accorde à dire que la peur et la douleur sont des composants importants pour la survie. Leur nature est si désagréable que la plupart des gens évitent ces sensations au maximum – et c’est le but.Ce sont aussi deux sensations très liées l’une à l’autre car la peur précède la douleur, elle est un signal d’anticipation.

La douleur arrive généralement lorsque ça ne va pas. Elle arrive lorsque le problème est présent ou installé. Elle n’arrive jamais avant. Elle nous incite à réagir pour régler ce problème dans le présent.

La peur, quand à elle, est une prévision de la douleur et plus généralement du danger. La peur donne conscience du danger, elle permet donc de s’y préparer et de tenter de mieux survivre. Une juste dose est nécessaire pour éviter les dangers (précipice, prédateur, …) mais tout extrême entraîne des gènes de fonctionnement:

  • Le manque de peur, est considéré comme une carence pour la capacité de survie. Plusieurs études ont été faites sur une femme américaine n’ayant « peur de rien ». Elle est atteinte d’une pathologie rare (la maladie de Urbach–Wiethe pour les plus curieux) qui l’empêche de ressentir cette sensation.
  • L’excès de peur est appelé phobie lorsqu’il concerne un sujet isolé et appelé anxiété lorsque cela concerne tout les aspects de la vie d’un individu.

Ce qu’il est intéressant de noter est que la peur est un processus d’anticipation, il a donc besoin de réflexion. Sans anticipation, sans réflexion, sans préparation des divers scénarios, la peur n’a pas de raison d’être car elle doit se baser sur une possibilité – si faible soit-elle – d’un mauvais événement. Les seules peurs innées sont celles de la chute et de réponse à un bruit fort ou inattendu, généralement regroupé sous le terme de réflexe de Moro. Les autres peurs sont donc acquises et apprises au cours de la vie.

Lorsqu’une peur prend le dessus sur un individu sous forme de phobie ou d’anxiété, c’est que celui-ci est devenu un « expert en peur ». Cela commence souvent par une peur qui évolue en phobie qui s’étend ensuite progressivement aux autres domaines C’est une forme de généralisation néfaste qui se produit par effet de répétition. Une telle peur étant apprise, il va falloir casser le cercle vicieux qui l’entretient pour aller vers quelque chose de plus utile comme la curiosité devant l’inconnu – et ce sera l’occasion pour un prochain article de parler de diverses solutions !